Le projet “Ce qu’il reste“ regroupe depuis 2015 mes travaux où l’occultation du champ par les mains sera la méthode employée. Elle se rapproche en cela du mouvement pictorialiste de la fin du 19è – début 20è siècle, plus à travers la question de l’intervention humaine dans la création de la photographie que dans sa revendication en tant qu’art.
Je continue d’y chercher à mettre en lumière les fantômes qui vivent avec nous, ou plus largement une sorte d’espace fantomatique à extraire du réel. Je tenterai encore de les révéler par l’apposition des mains devant l’objectif dans un temps plus ou moins long, avec des objectifs photo retravaillés, réagencés dans ce sens.
Ces fantômes, ces espaces se révéleront dans les paysages, les matières, les corps, ils seront là pour nous rappeler qu’ils sont la trace d’un autre monde qui vit à travers nous, qu’ils sont aussi un autre regard posé sur le réel.
En cela, on pourra parler d’une démarche visant à faire de l’hantologie par “inversion ou en miroir”. Il s’agira ici non pas d’utiliser le passé comme matière à création mais bien le présent et le visible, et par leur déchirement, tenter de faire surgir l’invisible.
Depuis 2022, dans le temps de mes déplacements en train pour aller travailler à La Comédie de Saint-Étienne, j’ai continué de travailler sur ce projet et notamment sur certaines séries qui le constituent, à savoir : “par les lignes “, “le monde dans une brèche“, “fixations“, “départ“, “et entre ces deux mondes“.
Je vous propose une sélection de photographies issues de ces voyages ferroviaires, de ces arrêts en gare, de ces marches dans Saint-Étienne vers le théâtre.
Cette exposition se finira sur une série de portraits de comédiennes et de comédiens, réalisés dans le cadre de “Ce qu’il reste – expérience de l’autre devant moi“
Antoine Franchet
photographe
scénographe et créateur lumière complice de Benoît Lambert
Exposition à découvrir dans le hall de La Comédie du 11 décembre au 31 janvier | entrée libre