Télémaque – T’es pas là, pas là, tu comprends ça, t’es pas là, pas là, pas là, dans ma vie t’y es pas, t’y as jamais été, à part les sanglots, et tout ce
que tu nous as laissé c’est le rien, rien qui me revient, ni ton visage,
ni ton nom, rien de rien, t’avises pas de revenir, je te connais à force
de pas te connaître, tu serais bien du genre à repartir (…)
L’autrice Marion Aubert et la metteuse en scène Marion Guerrero s’emparent avec toute la fantaisie qu’on leur connaît, de L’Odyssée d’Homère. Bien que fidèle au mythe, la version à la fois très intime et théâtrale qu’elles en offrent, invite à reconsidérer les choses à travers le prisme de l’enfance. Ainsi, le texte ne conte plus simplement l’épopée d’Ulysse, mais se concentre sur le point de vue de Télémaque.
Ce dernier en proie à une vive colère a bien du mal à excuser les frasques et les détours d’un père qui, tout héros soit-il, demeure terriblement absent. Afin de le réconforter, une bande de gamin.e.s lui conte les exploits, mais aussi les échecs de ce père héroïque.
Porté par les comédien.ne.s Julien Bodet et Capucine Ducastelle, le musicien et acteur Gaëtan Guérin, le récit, aux accents de concert de rock, nous invite également à réfléchir avec beaucoup de délicatesse sur ce que c’est que grandir, sur l’importance de l’amour filial, et sur nos besoins de fictions.