Oui, réellement, il est des pères qui ressemblent à des malheurs
Qui a tué le vieux Fiodor Karamazov ? Lequel de ses fils ? L’aîné, Dimitri, un homme sanguin, rival de son père auprès de la jeune Grouchenka ? Le cadet, Ivan, un intellectuel athée aux accents cyniques ? Le dernier, Aliocha, désormais homme de foi ? Ou encore Smerdiakov, le fils illégitime ? Ce n’est pas tant la résolution du parricide qui importe dans cet ultime roman de Dostoïevski que le chemin parcouru jusqu’au dénouement. Ce chemin, Sylvain Creuzevault l’emprunte allègrement, en pratiquant l’art de la découpe dans cette œuvre monumentale mêlant roman policier, farce grinçante, drame passionnel et considérations métaphysiques. S’appuyant sur l’excellente traduction d’André Markowicz, il élabore une grande représentation populaire du chef-d’oeuvre, en utilisant joyeusement tous les artifices du théâtre. Loin de tout esprit de sérieux, jouant des correspondances avec notre époque, le plateau devient le lieu d’une réflexion profonde et ludique, incarnée avec une belle intensité par une formidable troupe de comédien.nes.
production Compagnie Le Singe / coproduction Odéon – Théâtre de l’Europe ; Festival d’Automne à Paris ; Théâtre national de Strasbourg ; L’Empreinte – Scène nationale Brive-Tulle ; Théâtre des 13 vents – CDN de Montpellier ; Théâtre de l’Union – Limoges – CDN du Limousin ; La Coursive – Scène nationale La Rochelle ; Bonlieu – Scène nationale Annecy / administration de tournée Anne-Lise Roustan / production et diffusion Élodie Régibier / avec le soutien de l’Office Artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine / la compagnie est soutenue par le ministère de la Culture / DRAC Nouvelle-Aquitaine / le texte est publié aux éditions Actes Sud
Projection à la cinémathèque / mar. 6 décembre 14 h 30 et 18 h 30 / L’idiot d’Akira Kurosawa, Japon, 1951, 2h45 Dans le Japon d’après-guerre, recouvert par les neiges, un simple d’esprit est plongé dans un univers de passions destructrices. Une adaptation du roman de Dostoievski par l’auteur de « Kagemusha ».