« Je veux pouvoir changer quand ça me tente, être l’un pis l’autre en même temps, ni l’un ni l’autre quand ça me tente plus, pis m’habiller comme je veux. »
Dans La loi de la gravité, l’auteur de théâtre québécois Olivier Sylvestre met en scène deux jeunes gens âgés de quatorze ans qui trainent ensemble dans la zone indéterminée de « Presque-La-Ville ». Chacun hésite sur son genre, explore les jeux – ceux pour filles, ceux pour garçons – laissant apparaître son malaise… Ainsi, Dom désignée fille à la naissance, se sent-elle davantage masculine, tandis que Fred, né garçon, se sent profondément féminin. Et s’il était question de ne pas choisir, de chercher l’entre-deux ?
Cette pièce pour adolescent.e.s, tout en délicatesse et en bienveillance, ménage aux spectateur.rice.s un véritable espace de réflexion. Elle dénonce l’injonction partout présente qui, à chacun.e, attribue un genre, assigne une place définie. Les deux comparses abordent très finement cette problématique : qui être ? Quelle apparence ? Comment oser être qui on veut, et soutenir le regard des autres ?
Cécile Backès nous offre par la mise en scène de cette très belle histoire d’amitié, de complicité et de confidences, un véritable manifeste qui aide à se tenir debout et à affronter le monde.