Survivre grâce à un jeu de masques
Une femme danse la nuit dans un cabaret berlinois. Elle rentre, ivre, chez son amant, entourée de prétendants qui s’encanaillent auprès d’elle. Elle est un corps sans nom, l’Inconnue selon Luigi Pirandello. Et pourtant, un photographe italien de passage à Berlin croit la reconnaître. Il est persuadé d’avoir retrouvé Lucia, la jeune épouse de son ami Bruno Pieri. Cette dernière avait disparu lors de l’invasion du nord de l’Italie pendant la Première Guerre mondiale. L’Inconnue se laisse convaincre et accepte de quitter Berlin pour retrouver Bruno en Italie. Mais est-elle vraiment Lucia ? Bruno est-il sincèrement heureux de retrouver sa femme ou soulagé de conserver la fortune qu’elle lui a apportée en l’épousant ?
Comme tu me veux déploie avec maestria ce trouble où apparaissent les traumatismes de la Grande Guerre et la lâcheté de la bourgeoisie italienne face à la montée du fascisme. Servie par de magnifiques comédien.nes, la mise en scène de Stéphane Braunschweig exalte l’éclat noir de cette fable cruelle, jouant des illusions et des oublis face à la violence de l’Histoire.